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L’art roman : des origines jusqu’à la naissance du gothique

Publié le par Pays Norbert Chadourne dit Guépin

Contexte historique : De la décadence de l’empire romain au XIème siècle ou encore du gallo-romain à la réforme grégorienne

Impossible de peindre le contexte historique qui a permis la naissance et l’essor de l’art roman sans évoquer ce qui, de façon centrale, l’a permis, à savoir, en parallèle, la naissance et l’essor du christianisme et de l’Eglise.

Epoque Gallo-romaine

Jusqu’au début du IVème siècle, le christianisme n'est que la religion d'une minorité, en Gaule. Il doit faire face à la concurrence de cultes orientaux et de religions naturistes et il se propage essentiellement dans les villes. Ainsi, on situe sa première apparition à Lyon, en 177, où l'évêque Pothin et ses disciples sont martyrisés.

A la Fin du IIIe siècle, on compte déjà 25 cités épiscopales en Gaule mais le véritable essor viendra de la reconnaissance officielle de Rome avec, en 313, l'édit de Milan, de l'empereur Constantin. Cet événement est essentiel et fondateur dans l'histoire du christianisme. Dorénavant, il est sinon favorisé, du moins accepté par le pouvoir à Rome. Au concile d'Arles que Constantin convoque en 314, le christianisme devient la religion officielle de l'empire romain et des chrétiens accèdent peu à peu aux postes élevés de l'administration et on enregistre de nombreuses conversions dans les villes où, peu à peu, se constituent les premiers quartiers épiscopaux.

A la fin du Vème siècle, on compte environ 114 évêchés dans les cités les plus importantes de Gaule. Une hiérarchie se met en place avec la création de diocèses, d'archevêchés (Rouen, Sens, Tours, Bourges, Lyon, Reims, Besançon…). Les évêques sont alors élus collégialement par le clergé et le peuple.

Parallèlement à ce développement des évêchés, une grande vague de fondations de monastères est lancée, en réaction à l’"embourgeoisement" citadin du clergé. Cette vague, à laquelle les évêques et les papes sont défavorables, a été initiée par Martin de Tours. Sur son exemple sont fondés de nombreux monastères sur tout le territoire. Cet élan monastique prône un retour plus rigoureux vers le mode de vie des apôtres.

L'église de Gaule s'illustre par la suite dans la controverse sur l'arianisme (l'arianisme est une doctrine issue des enseignements d'Arius, prêtre d'Alexandrie. Ce fut la première grande hérésie chrétienne et certainement une des plus graves. Elle mettait en cause la Trinité et la divinité de Jésus-Christ qu'elle considérait comme subordonné au Père. L'agitation produite dans l'empire romain par cette hérésie conduisit l'empereur Constantin à convoquer le concile de Nicée en 325. L'arianisme y fut condamné solennellement et la consubstantialité du Christ au Père proclamée. Le conflit doctrinal se poursuivit néanmoins jusqu'à l'avènement de l'empereur Théodose. Ramené en occident par les barbares, l'arianisme survécut jusqu'au VIIème siècle). Saint Hilaire, évêque de Poitiers, se distingue tout particulièrement en prenant vigoureusement position contre cette hérésie.

Dans la pratique quotidienne, le christianisme utilise très fortement le culte des saints. Auprès des populations fraîchement évangélisées, cela peut remplacer le polythéisme. Les saints sont ainsi et surtout utilisés comme témoins et exemples concrets, plus tangibles que les personnages bibliques. Aujourd'hui, la toponymie (science qui étudie les noms de lieux ou toponymes) des villes et villages en France reflète ce phénomène.

Par la suite, le rôle des évêques au moment des invasions qui entraînent la chute de l'Empire, est prépondérant. Fidèles à Rome, ils protègent la population. Au-dessus de la mêlée, ils sont craints et respectés par les barbares. Pour exemple, Germain d'Auxerre s'illustre à cette époque en fondant de nombreux monastères, notamment à Paris où il place Geneviève. Celle-ci, face aux barbares, rend courage aux parisiens et deviendra ainsi la patronne de la ville.

Pays Dominique Saint-Araille dit Bordelais

Aspirant Tailleur de Pierre

(à suivre, la semaine prochaine : L'Epoque Mérovingienne)

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